dimanche 31 août 2014

Promenons nous dans les bois...

en réalité je devrais écrire "dans le bois"
Dans le bois matière. Parmi les artisans du bois présents à Assesse ce dimanche.
D'habitude, nous sommes absents à la date où ça se passe, alors, nous avons découvert.
Très intéressant. Tellement intéressés d'ailleurs que nous n'avons pas tiré des tas de photos. Faisant en cela mentir une affirmation que nous avons entendue lors d'une intervention de Michel Onfray :
- les gens maintenant se contentent de saisir les choses sur leurs innombrables photos sans y attacher d'autre importance. Le besoin compulsif d’avoir les choses...pas de savoir.
Pas notre cas.
Il y a toutefois quelques photos, nous aussi on aime bien les images. Ainsi celles des Vosgiens qui avaient fait le déplacement pour montrer une certaine évolution dans le travail du bois. Intéressant.
Il y avait des scieurs en long, comme dans les bois
une maquette de scierie à haut fer (fonctionnelle avec de l'eau !)
du tronçonnage avec une scie va-et-vient. Le détail de ses dents.
des schlittes, ici pour le transport des grumes.
un bien sympathique vosgien équarrissait une grume à la doloire

et un tracteur Case (un ancêtre à vapeur enfumé et sifflant) actionnait par une longue courroie une petite scierie mobile.
la version actuelle était aussi présente
bref, une journée bien intéressante.
Oui, il y avait aussi des tourneurs, j'y allais un peu pour ça. Mais c'est souvent ce qu'on n'attend pas qui frappe le plus.

samedi 30 août 2014

le cours des choses

Comme promis, les choses suivent leur cours. J'ai laissé du temps à la colle, le tenon est maintenant en principe solide, alors on a poursuivi le travail.
Ainsi qu'on se rend compte sur les deux premières photos, j'essaie de garder le bouquet de brindilles, mais il n'y a pas qu'elles. Il existe aussi une protubérance du genre mini loupe. Qu'est ce qui se cache là dessous ?
Plutôt que la faire disparaître, j'ai décidé de la récupérer en sciant cette portion.
On verra l'usage qu'on peut en faire
on ne manquera pas de remarquer qu'une des petites brindilles nous a quitté ...
(elle était très sèche et très fragile, elle n'a pas eu d'accident, mais elle n'a pas du supporter les manipulations)
et on peut engager le creusage.
et comme de méchantes petites fissures se manifestent, elle attendra la suite soigneusement camouflée sous les copeaux.
et si la nuit une petite souris y élisait domicile ?

mardi 26 août 2014

Expulsion, réintégration et autres péripéties.

Il était tellement minable à l'intérieur qu'il s'est fait jeter (fais quand même gaffe toi...)
Abandonné dehors, il s'est refait une santé. Il s'est même mis en tête de fleurir
Et c'est donc la tête haute et tout décoré qu'il a reconquis la maison.
Le beau temps nous a quitté, mais il y a quand même du travail d'entretien. Même pas mal de travail.
Et l'inspiration est un peu en vacances (elle y a bien droit) alors pour faire marcher les doigts (curieuse expression) j'ai enfin remplacé la poignée d'une petite boîte en merisier qui date.
En vignette la défunte qui était en bruyère, j'en ai rapidement fait une avec une "brindille" de buis.
C'est sans doute léger, mais la présence des aspérités dissuadera une manipulation trop en force.

Oui...mais ce ne sont pas les nôtres. Comme dit plus haut, le beau temps nous a quitté. Franchement quitté. Et les conditions pénibles qui l'ont remplacé ont fait que la promesse des mirabelles n'a pas été tenue. Les haricots oui, mais pour les mirabelles et les tomates c'est le désastre.
et lorsque malgré tout il y a un petit rayon de soleil, c'est l'occasion d'essayer de tirer une belle petite photo
Dernier domicile connu (d'une araignée)
et un peu de travail qui démarre...

mais où cela va t'il nous conduire ?
en bien comme en mal, je ferai suivre.

mercredi 20 août 2014

Dernier domicile connu.

Ce bois est un déchet. J'ignore depuis combien de temps il m'attendait.
Pendant tout ce temps qu'on peut évaluer à quelques années, au vu de la couleur qu'il a prise, il a été roulé dans la boue, sans doute un peu écrasé par les débardages qui se sont succédés dans ce layon perdu de la forêt d' Ardenne.
Je n'ai pas de photo du morceau de bois que j'ai ramené le 30 avril 2014 , 
sinon sur le tour en cours du creusage
Mais je pense qu'on peut très facilement deviner sa forme, car je l'ai modifiée le moins possible pour lui laisser sa personnalité. Brute.
J'ai pris la décision de le travailler de cette façon. Est ce la meilleure ? 
Je continuerai de l'ignorer, il existait sans doute d'autres pistes.
On pouvait par un corroyage implacable isoler une petite portion de chêne relativement sain. Une toute petite. Mais représenterait elle encore l'histoire du bois,l'histoire de l'arbre. Quelle relation alors entre la 
matière et l'ouvrage ? Au mieux, l'utilisation...l'exploitation de la matière découverte ?
En aucune façon il n'y aurait eu complicité.

Son nom ?
50°03'37.51"N - 4°53'41.79"E, c'est peut être un peu long, mais suffisamment précis pour que dans un rayon de cinquante mètres on découvre sa souche.
Alors voilà.
Seul,le bois exposé pour la base et le bol a reçu une couche d'huile danoise, les autres parties continueront à leur gré leur évolution.

jeudi 14 août 2014

dans l’œil du cyclope (qui louche)

Il est des choses simples.
Contrairement aux apparences, un cyclope qui louche est rien moins que simple.
A première vue, ça va de soi. Mais en y regardant de plus près...la question saute aux yeux :
strabisme divergent ou strabisme convergent ?

et pourtant, moi je sais.
Si on observe un peu la pièce, on s'apperçoit qu'un des côtés restés brut de sciage est plus "détérioré", présente une teinte un peu plus sombre...ce côté indéniablement était vers l'extérieur du plateau. La pupille est par là. Le cyclope présente donc un strabisme divergent. Un strabisme bon enfant, pas un strabisme louche quoiqu'on puisse en dire...
On voit ?

On voit tous les projets, tous les rèves ? on ne peut pas. Ils n'ont été que dans ma tête. Merveilleux tant qu'ils n'étaient que sur l'écran noir de mes nuits blanches (là je copie).
On va essayer de suivre la genèse.
J'ai un bout de merisier vaguement carré, épais d'une dizaine de centimètres.
Une des faces est grèlée de trous de vrillettes, je ne pourrai rien tirer de cette portion, d'ailleurs lors du dressage sur le tour on sent l'odeur caractéristique du bois attaqué. Je parviens à obtenir un parallélépipède épais de cinq centimètres. Il reste des habitants. Pas assez nombreux toutefois pour que leur éradication intéresse grand monde, mais que faire de ça ? Je vois un trou et dans ce trou un anneau sur le bord, déterminant un gros croissant de vide (l'appel du vide...).Et ce vide traité comme une vitre éclatée par l'anneau-projectile. J'ai justement au grenier des éclats de vitre que je n'ai pas encore évacués.
 J'aurai juste à choisir.
je ne m'étendrai pas sur les détails pour arriver au croissant vide

On va tourner l'anneau (qui s'avèrera être gonflé comme un pneumatique, mais ça va bien ainsi)
On débouche ainsi sur les premiers imprévus :
la pièce glisse des doigts, tombe (pas de bien haut) et ... bruit indécent. Examen. C'est de fait fendu.
Léger jour forcé dans la fissure et injection de colle vinylique. Serrage. Vingt quatre heures de retard, mais on s'en sort à bon compte, on ne voit rien.
Se posent les premières questions :
le flanc du vide sera sans doute mieux mis en valeur si c'est texturé ?
Va pour un remplissage pyrogravé. Mais au cours du travail, la portion qui reste à pyrograver semble si jolie...on la laissera telle, ça donnera un peu de vie, un peu de variété.
comment fixer les éclats de verre ?
les coller semble idéal, mais il faudra que ça reste discret. En attendant une petite mise en situation s'impose
pas convaincant.
me semble plus esthétique par l'introduction d'un déséquilibre et d'un vrai effet "vitre brisée"
Mais je reste circonspect. Et ce n'est pas agréable de manipuler ces éclats de verre. On verra.

C'est tout vu la bête restera ainsi

dimanche 10 août 2014

Hors nos murs.

Ce n'est pas de toute première fraîcheur. C'est frais tout de même.
C'était la semaine dernière, jeudi le 6 août, nous avions projeté de passer deux jours en Alsace. Le but, l'alibi : visiter une exposition de patchwork couplée à une ferme à papillons.
Couplée à la bouffe aussi...
Toujours l'inattendu arrive, et le premier restaurant prévu, le Floréal de Lunéville s'est trouvé à la base d'une découverte intéressante.
Arrivés un peu trop tôt pour passer de suite à table, nous avons passé une heure agréable au Château de Lunéville. Il s'y trouve toujours des expositions. "Du Cœur à l’Écorce" y a séjourné l'année dernière et le site où nous l'avons vue était cette fois occupé par une présentation de belles choses du dix-huitième comme ce chef d'oeuvre de broderie alliant soie, et fils métallique (nobles)
L'étage était lui dédié au travail de huit artistes à partir des traces de la Grande Guerre. Centenaire oblige.
J'ai été agréablement surpris.
Le lieu d'abord: des salles en enfilade présentant les stigmates d'un abandon (cultivé)
la manière de traiter le sujet : la dérision créée par la cohabitation de la situation de guerre avec avec des scènes sportives
l'utilisation d'éléments belliqueux : éclats d'obus, cornières de chevalets ou ici morceaux de barbelés
j'ai pensé à mon poisson.
Une superbe vidéo aussi alliant une déambulation au long des traces laissées au col de la Chapelotte avec la présence de figurants, muets, à l'aspect d'amnésiques inquiets. La musique de Frédéric Guery n'y était pas pour rien.

Pour rester dans le sujet, la rata est arrivée à point nommé. On ne va pas tout détailler mais la tête de veau de Sabine (en tout bien tout honneur) sera à mettre en parallèle avec celle de demain
et on ne va pas passer mon pied farci au foie gras sous silence...

Et les papillons dans tout ça ? Et le patchwork ?
Les papillons...difficile de les photographier. Ça gigote tout le temps ces bestioles, assez curieusement il n'y a que pour copuler qu'ils sont plutôt calmes (du moins la femelle) Mais honnêtement je ne peux pas mettre uniquement des photos de ce genre je passerais pour obsédé.

voilà pour les papillons.
Le patchwork maintenant : on ne va pas s'étendre sur toutes les photos que Sabine a prises pour documentation, je glisserai seulement celle de ce qui m'a le plus frappé par son esthétique sans doute, mais surtout pour l'allusion contenue.
et le soir est venu...
et le lendemain...
En principe nous n'aurions qu'une photo à présenter, la tête de veau façon Katz à Saverne
Mais ce serait oublier que fortuitement, le matin, nous avons découvert à Rosheim une église romane.
Alors là, franchement romane.
et qu'au cours du retour pour ne pas se présenter à un moment encombré sur les routes du Grand Duché, nous avons flâné un peu à Metz. Et que Sabine qui n'était pas encore entrée à Saint Etienne avec son nouvel appareil, a enfin pu emporter le vitrail de Marc Chagall bien éclairé par l'ouest
et que c'est pas fini...que nous pensions connaître beaucoup de choses à Metz. 
Nous avons à découvrir oui...ainsi l'Arsenal, la chapelle des Templiers
et il nous reste à voir St-Pierre-aux-Nonnains
mais il faut en laisser un peu pour une autre fois.

lundi 4 août 2014

Im Norden nichts Neues ?

Plus rien...il ne se passe plus rien ?
J'avais intitulé une des dernières pièces: A l'Ouest rien de nouveau
au Nord...?
das ist nicht wahr ... es gibt Dinge passiert

Nous avons fait l'une ou l'autre incursion à Bruxelles. Nous avons fait du vélo au long de la voie verte de la Meuse.



Nous n'avons pas chômé

Pour ce qui est du tournage,
le petit calme sur le forum de l'AFTAB m'a donné l'occasion de faire une petite exploration
 par delà le "pond"
J'y suis allé embêter les gens avec cette foutue et récurrente question sur les socles et la mise en scène.
Je me dis que je ne suis tout de même pas l'unique taré que la question préoccupe.
Je dois tout de même bien me rendre à l'évidence que, au mieux ça laisse indifférent. Et si on gratte un peu, on se rend compte que certains considèrent la démarche comme inconvenante: toute adjonction étant coupable d’entraîner une distraction de l'objet principal.
Je comprends et j'admire l'esprit Zen, mais doit il instituer une ligne rouge ?
Le galet sur la plage...
mais il y a la plage ! 
Disons que je me lasserais un peu des photos anthropologiques sur fond de papier canson, tout en me défiant cependant des fonds avec coin de fenêtre, vanne de radiateur, morceaux de plante verte qui créent un fouillis qui ne parle pas. Ou bien qui juste bafouille.
Ou alors on essaie le kitsch. Exprès. On provoque. Ça hurle...
En écrivant tout ça, je pense à mon poisson. Il est là, tout seul avec un coin de bouchon derrière pour qu'il ne s'affale pas. Je l'imaginerais plutôt en train de brouter le fond malgré son squelette bizarre. Je pense à quelque chose, mais il ne faut pas que ça abîme ce qui existe.
Et pour laisser un peu reposer le sujet, après avoir effectué des recherches sur le web, et après avoir constaté que le poisson avait été abondamment abordé, lors d'une journée passée à Bruxelles, je le donne en mille, qu'est ce que j'ai le plus vu ce jour là : des poissons. Poisson sur une façade (mais celui là je le connaissais). 

Poissons au marché aux puces, poissons en vitrine dans des galeries....Seul le poissonnier que nous connaissons était fermé
Poisson à suivre donc. On le laisse un peu filer et de temps en temps on donnera un tour au moulinet...

Un autre point qui mériterait d'être développé:
  la genèse.
Parce que parmi les multiples questions qui se posent (s'imposent ?) celle de l'origine de ce que nous entreprenons me paraît primordiale. Pourquoi ?
Pourquoi telle forme plutôt que telle autre ? Pourquoi ça ? Pourquoi maintenant ?
Une première réponse qui sautera à l'esprit, c'est la disponibilité de la matière. l'occasion crée le larron, c'est entendu. On a tel bois, de telle taille...mais que faire de ça ?
Bien souvent je crois, on avance un peu à l'aveuglette. Comme le relayait Ben un collègue tourneur suisse, "on fait en allant" (j'ai tout de suite aimé cette expression et je l'ai faite mienne)
Quand on aborde le bout de bois, avant même que de le placer sur le tour, on a une petite (ou grande) idée. Mais est ce celle là qui va émerger ?
L'intention a sa place, mais je suis certain que le hasard peut revendiquer la sienne.
A moins que de suivre un cahier des charges imposé par une oeuvre de commande.
Le nom de baptême ? Qu'en est il ? Le bout de bois d'origine porte t'il déjà ce nom ou bien ce dernier émerge t'il des pensées, des rêves qui accompagnent la création ?
Pour ne pas écrire en l'air, je vais m'accrocher à un exemple:
 - Il y a peu, Pascal Courmarcel nous sortait une photo de deux essais avec de l'eucalyptus. Photographiés côte à côte sur un bloc de granit, avec leur cocasse déformation c'était une paire de jambes en mouvement de marche. Je ne sais pas si c'était le but de la manœuvre et pourtant c'est du Rodin qui surgit.
On ne s'étendra pas plus, mais on aura compris que de plus en plus je suis persuadé que les choses viennent en allant.
Et je suis bien placé pour préciser qu'elles vont un peu comme un chat. Avec de multiples distractions sur le trajet, je suis immergé dans cette expérimentation. les causes peuvent en être multiples :
 - les remises en cause des décisions précédentes qui perdent l'aura qu'on leur avait imaginée
 - les opportunités qui s'offrent et auxquelles on n'avait pas pensé.
 - les difficultés qui surgissent et rendent l'issue incertaine si on s'obstine.
 - les avis extérieurs, sollicités ou pas mais toujours pris en considération même si non suivis.
 - et toutes celles que j'oublie, les casses comprises...
on va donc continuer...en allant et sans oublier la bouffe
là aussi l'intention première se gonfle parfois
  - Croustillant de pied de porc et escargots, jamon iberico, haricots et sauce crème moutardée
c'est au tout dernier moment que l'idée de la sauge a surgi.
Pas une mauvaise idée.