lundi 24 novembre 2014

En forme.

La pérennité est sans doute une utopie. C'est certainement une utopie.
Mais la durée ? Une certaine durée ?
C'est rassurant la durée. C'est rassurant de retrouver des marques. Tous les autres animaux y aspirent.
Toutes ces réflexions parce que si on regarde autour de nous, qu'est ce qui dure ?
C'est normal, tout évolue. Le monde change, les gens changent. Pourquoi rester statique ?
Pourquoi ne pas se donner le droit de tout essayer. D'essayer de tout connaître ?
Je pense malheureusement que nous sommes assez éloignés de cette explication. Lorsque je regarde autour de moi, ce que je vois n'est pas cette recherche de nouveau, de mieux, de meilleur. Non, l'impression que j'ai c'est que personne n'a pied, et que par des poussées incessantes sur le fond on essaye de trouver le peu d'air qui nous fera aller encore un peu plus loin.
Je pense que cela a toujours été ainsi, juste maintenant on n'est même plus économe du peu d'air qu'on a pu aspirer...hasta que...

Et pour faire un retour sur le "simple"
Piet Mondrian dit : Je me limite à l'expression du général, c'est à dire de l'intérieur (qui est plus proche de l'esprit) et je le fais par une forme extérieure la plus simple possible. Pour pouvoir exprimer l'intérieur de la manière la plus voilée.
Pourquoi faire simple dans le but de cacher ?
Pourquoi cette démarche n'a t'elle pas pour but de faire ressentir plus facilement de par la suppression des détails non nécessaires ?

Mais au fait est ce vraiment si simple ?
Indéniablement dans certains cas. Si on prend l'oeuvre de Constantin Brancusi comme exemple, la représentation tend à ne plus être que sensation, qu'émotion. Cependant la suggestion de l'image (de ce qui reste d'image) est bien présente et directement compréhensible. On voit tout de suite la forme d'un poisson...c'est réduit à son essence, mais il est là, il nage au dessus de la pierre ou de la plaque de métal poli.

Ce sont quelque réflexions qui datent et que j'avais notées. 

Et si on parlait quand même un peu de tournage.
Dans les pages qui précèdent il y a eu quelques indiscrétions au sujet d'une recherche qui m'a un peu occupé ces derniers temps : retrouver en bois la forme en cristal de Flavio Poli qui m'a séduit lors de notre rencontre.
Ça ne date pas de hier, le premier essai avait été réalisé sur du hêtre échauffé. Ce n'était pas trop mal, mais je ne retrouvais pas la forme générale. Seule était là l’intrigante inversion du col.
Une reprise il n'y a pas longtemps n'a pas apporté de réponse, on s'éloignait encore plus de la silhouette originale.
Alors, on a remis sur le marbre pour constater que l'erreur avait changé de sens. Que de fois faut il se tromper avant de comprendre...lorsqu'on sent une piste il vaut mieux s'acharner (sauf si on est conscient de pédaler dans la choucroute)  
Est donc arrivée une quatrième forme qui reprenait un peu l'erreur initiale. On comprend mieux alors l'expression "try and error" que je reprends volontiers sous la forme de "try and horror"
Pour le cinquième tir, je pense que les corrections successives ont fonctionné, on n'est plus trop loin du rêve.
Quelques remarques, juste pour ne pas laisser perdre le fruit de tous ces tâtonnements.
 - le col ne doit pas être trop haut par rapport au rétrécissement qui fait le galbe arrière
 - on a tout intérêt à garder un peu d'épaisseur qui permet de sculpter les transitions
 - ces transitions sont au mieux placée sur le diamètre. Plus on s'en écarte et plus l'arrangement est difficile
 - la continuité des profils doit être contrôlée dès que possible par tunnel ou mieux par tranchée d'observation.Voir la photo ci dessous.

enfin, dans un autre domaine, quelques photos
voir le fond du verre

quai des brumes

et chapiteaux

Abstract :
Some thoughts on the way and the need to keep it simple in Art.
And a small summary of my research on the shape of the vase like this of Flavio Poli
followed by three pictures we did shoot and that I like.

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