mercredi 31 août 2016

anabois 8, suite à la queue leu-leu

je vais continuer avec des doutes. Je devrai peut être revoir ce que j'écris ici, mais il y a vingt ans j'avais préparé certaines ébauches, je les avais notées d'une main sûre donc je devais savoir à quoi m'en tenir.
Je vais faire confiance mais je préfère introduire ce petit avertissement.

on commence avec les Anacardiacées  qui comptent deux genres
le sumac  Rhus typhina
là, je n'ai aucun doute pour ce qui est du rhus, il est dans mon jardin.
duramen jaune-brun-verdâtre veiné de brun foncé
Les zones initiales Poreuses sont d'autant moins distinctes que la provenance est méridionale.
ici on les voit bien, il faut dire que chez moi c'est le Nord :-(
Rayons ligneux très fins paraissant discontinus. Plus clairs que le reste des tissus
Vaisseaux très fins, en groupuscules radiaux formant parfois des figures dans la partie initiale du bois d'été
Ça c'est moins net sur ma photo
Densité moyenne supérieure
Mis à part les usages en extraits tannants et tinctoriaux, il s'agit surtout de bois de marqueterie de tabletterie d'Art...
Un usage particulier que j'ai découvert, c'est le séchage des cônes et leur usage en condiment pour les salades. J'en ai encore, ramené du bazar égyptien d’Istanbul il y a plus de trente-sept ans et il garde son acidité et son parfum.

le pistachier lentisque  Pistacia lentiscus (j'ai eu un petit doute d'avec le térébinthe mais il est levé)
c'est un bois lourd, très dur, très difficile à travailler, généralement veiné.
Le duramen est jaune-rosâtre veiné de brun-rose et de jaunâtre avec des mailles rouges
Bois homogène, zone poreuse discrète (avec vaisseaux plus gros et plus nombreux)
Rayons ligneux extrêmement fins et peu perceptibles en section transversale
Pores extrêmement fins non ouverts. Constituent des groupements et alignements assez curieux (ce qui n'est pas très évident ici vu la taille restreinte de l'échantillon)
Susceptible d'être poli, tourné, sculpté.
Chez Beauverie on trouve :
Le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus). — Cet arbre ou arbuste atteint au maximum 4-6 mètres de hauteur
Le bois du lentisque est blanc, blanc jaunâtre au niveau de l'aubier, lequel est bien distinct et assez abondant; le coeur a une agréable teinte rose, quelquefois un peu jaune avec un éclat satiné.
La distinction des vaisseaux en deux catégories est moins tranchée que dans l'espèce précédente;
les vaisseaux fins sont disposés en petites lignes claires, sinueuses et comme hiéroglyphiques.
C'est un bois lourd (densité: 0,757-0,876), dur, susceptible d'un beau poli.
Usages: ébénisterie, menuiserie. L'aubier est facilement atteint de vermoulure.
C'est un combustible de premier ordre, donnant un excellent charbon.
Je ne parlerai pas de l'usage de la gomme pour laquelle cet arbuste est cultivé à Chio, mais je veux signaler la présence d'une sécrétion sous l'écorce qui a tendance à empâter le tranchant des outils.


les Rhamnacées famille peu importante dont j'écarte le jujubier (je n'ai pas ce bois) reste :
le nerprun alaterne  Rhamnus alaternus c'est un bois du Sud, j'ai du le ramener à l'époque. Je n'en ai plus le souvenir précis mais la description colle assez.
Les nerpruns possèdent une zone poreuse souvent assez discrète, les pores étant seulement un peu plus gros que ceux du bois final ; le passage étant très progressif.
Les rayons ligneux sont fin, perceptibles à fort grossissement (X10)
Pores très fins, groupés en files radiales dessinant comme la trame d'un rideau ou un motif de tapisserie. Le parenchyme enrobe et souligne les alignements de pores du bois final.
L'aubier jaunâtre est bien distinct du duramen brun chocolat.
Bois lourd et dense utilisé en tournerie, sculpture pour de menus objets et en marqueterie.

Beauverie est assez laconique :
Les NERPRUNS, Rhamnus carthartica,Lin. et R.alerternus, Lin. (fam.desRhamnacées).
Bois dur et dense, à aubier distinct. Emplois: tour, marqueterie, ébénisterie.
Lieutaghi nous en dit un peu plus :
Le bois, l'un des meilleurs du genre, est très lourd (0,8 à 1,15 d'après Mathieu) d'un grain très fin,brun clair à brun foncé, plus ou moins veiné à l'état parfait. Il est sujet au retrait et quand on le travaille, il exhale une odeur fétide.  Je n'en ai pas le souvenir.
Il peut servir à des ouvrages de tour, de marquetterie, de menue ébénisterie mais les alaternes de forte taille sont rares ; il est inusité.

le nerprun alaterne que je présente provient d'un prélèvement vieux de vingt-cinq ans et j'avais un doute léger.
J'ai eu l'occasion d'identifier formellement l’arbuste au début septembre, j'ai d'ailleurs à cette occasion eu des hésitations entre nerprun et filaire (voir sous la rubrique de cet arbre)
Je publie ci dessous les illustrations du nerprun alaterne bien identifié
le nerprun purgatif  Rhamnus cathartica (mais je ne suis pas catégorique, c'est seulement ce que j'avais écrit sur l'ébauche)
tout ce que je viens d'emprunter à Venet s'y retrouve en bémol, la couleur est brun-rose et le bois est moins dense et moins dur
la fausse moelle un peu déprimée et décentrée est une mauvaise surprise : le passage d'un glouton que j'ai tant bien que mal essayé de stabiliser par imprégnation.

Lieutaghi écrit :
Le bois du nerprun n'est pas dépourvu de qualités. Très différent de celui de la bourdaine (ils sont souvent confondus) il est dur, lourd, susceptible d'être poli et travaillé au tour. Il ne semble pas avoir jamais été très employé malgré sa jolie couleur brun-rougeâtre clair et la taille non négligeable qu'il peut atteindre (?)
Les paysans en faisaient des cannes, avivant sa teinte par trempage dans la chaux vive sur le point de s'éteindre.
N'y a t'il pas une certaine confusion sur l'alaterne ?

Famille des  Éléagnacées
l'argousier Hippophae rhamnoides (Sea buckthorn)
...si l’arbuste n'est pas trop compliqué à trouver, il y en a de beaux massifs au long des côtes sableuses atlantiques, Manche et mer du Nord, les renseignements sur les quels s'appuyer ne sont pas légion.
Il n'est pas repris chez Venet
Si on cherche sur le web, on trouve beaucoup de renseignements au sujet des ses fruits pharmacologiquement miraculeux, mais rien ou quasi au sujet du bois.
Si, un site suisse en vend des carrelets (http://www.mb-tournage.ch/bois/carrelets-pour-stylos/argousier.html) et j'ai fini par trouver d'autres renseignements sur le web :
The timber of the sea buckthorn shrub is sturdy, tough and extremely long-lasting. The wood is also fine-grained and is commonly used for superior quality carpentry, turning and others. In addition, the wood of this shrub is also used in the form of charcoal and fuel. PS : 0.75

On va donc essayer de voir pourquoi ce bois au grain fin est solide et tout ça...
les cernes sont clairement visibles, le départ du bois initial est souligné par une abondance de pores enrobés de parenchyme. Certains de ces pores de taille assez importante semblent vides. Ces derniers  sont très peu nombreux.
Dans la suite les pores deviennent plus rares, sans doute plus petits, enrobés de parenchyme paratrachéal. La photo ne permet pas de détailler plus avant, mais il semble que tout devient plus diffus en approchant de la limite finale.
Rayons ligneux fins, nombreux, non visibles à l’œil nu.
Tissu fibreux abondant et ce déjà très tôt dans le cycle.
La limite de cerne visible est due plus à l'abondance du parenchyme de ce qu’on pourrait nommer une ZIP

Les caractères retenus plus haut seraient sans doute dus à l'abondance du tissu fibreux. Le bois est ferme sous le couteau, mais on pourrait redouter un clivage facile entre les cernes, résultat de l'abondance du parenchyme à ce niveau. Le cœur donne une impression de dégradé desséché, mais ce fait est du sans doute au temps passé par l'échantillon dans des conditions difficiles.


Lieutaghi n'est pas très disert (au sujet du bois du moins):
Le bois, lourd et dur, de dimensions toujours faibles est sans emploi. Il serait paraît il, presqu' incorruptible.

les Magnoliacées, essentiellement des arbres de parc
le magnolia Magnolia grandiflora
 
bois très homogène, zones d'accroissement légèrement soulignées par une fine bande de parenchyme terminal.
Rayons ligneux rectilignes, fins, perceptibles à l’œil nu
Bois léger (0.46 à 0.56 selon Wood data base) et tendre.
Bois clair, jaune ou blanc-grisâtre, parfois veiné de blanc-verdâtre.
On n'en parle pas dans mes sources.
Wood data base le renseigne d'usage général. Tournage compris.
Un usage spécifique : c'est dans ce bois que sont façonnés les sayas des lames japonaises pour le montage en shirasaya.

Famille des Berberidacées
le mahonia Mahonia aquifolium
j'aurai très difficile de trouver un tronc me permettant de tourner un dé hors cœur. En attentant, j'ai du tailler une branche gênante et j'en ai photographié la tranche.
Inutile de préciser qu'on ne parle guère de ce bois, la figure qu'il présente en coupe transversale est pourtant intéressante.
la couleur d'abord : un jaune soutenu et lumineux.
Les cernes bien identifiables j'ai coupé ce morceau dans sa dixième année.
Pores assez fins enrobés de parenchyme formant une bande quasi continue en début de zone initiale, en groupes orientés essentiellement en diagonale dans la suite.
Rayons ligneux inégaux légèrement ondulés et bien visibles à l’œil nu.
A ma connaissance, je ne vois que Norman Sartorius qui a utilisé ce bois pour certaines de ses cuillères.


cette page recevra quelques oubliés (tamaris  etc...) dans la mesure de leur disponibilité

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