jeudi 26 octobre 2017

le marteau de cordonnier

curieusement trouvé dans la partie brocante d'un point de vente de tissu des Vosges.

C'est en entrant dans l'agglomération du Thillot que nous avons vu le panneau indiquant la vente de tissu. Nous avons besoin de regarnir notre stock d'essuies de vaisselle en coton, nous sommes curieux, donc nous avons garé la voiture et nous avons été voir. J'en ai parlé dans l'intervention précédente.
Parmi les étals de tissus, regroupés dans un bel atelier assez vaste, haut de toiture et qui comporte un pont, il y avait une sorte de "vide grenier". Je ne peux pas m'empêcher de fouiller là dedans, j'ai trouvé une caisse avec quelques outils, surtout des marteaux rivoirs. Mais il y en avait un qui ne me paraissait pas à sa place, coudé comme un marteau de cordonnier, mais avec deux pannes... j'ai imaginé que ce devait être en rapport avec le cuir car il y avait aussi un pied de cordonnier... pour moi, ce genre d'outil devait servir à battre du cuir car son œil ne permet pas de l'emmancher costaud pour porter des frappes violentes.
J'ai chassé le bout de bois qui occupait cet œil et j'ai confectionné un manche à partir d'un tronçon d'aubépine encore un peu vert.
J'ai donné à ce manche le format que j'imaginais en fonction de l'inclinaison des pannes, c'est-à-dire pas trop long pour que le mouvement de poignet porte la surface frappante à plat sur l'ouvrage.
Comparons avec l'autre marteau de cordonnier déjà en ma possession
Conjointement à la fabrication de ce manche, j'ai cherché des informations. Et j'ai rapidement trouvé, je n'étais pas loin de la vérité
Pourquoi des pannes convexes élargies ? vraisemblablement pour ne pas marquer le cuir avec un coin d'une panne carrée
Celui du Père Baulant possède un manche plus long que celui que j'ai fait.
Je me souviens que le cordonnier de mon village travaillait assis devant son pied, et lors du cloutage, il n'avait aucune raison de lever le bras, son avant bras devait rester appuyé sur sa cuisse et je vois très bien le mouvement du poignet qui se trouve plus bas que la surface frappée...
Néanmoins, mon manche restera court, je le trouve beau ainsi.

Avant de terminer, je rappellerai ce détail qui est repris sur le site que je renseigne plus haut.
 - Avant de se demander à quoi peut servir un outil, on doit se demander à qui il servait.
Cette sentence est de Paul Feller s.j. qui s'est beaucoup penché sur le sujet.
Je me dis aussi qu'on peut se demander comment on s'en servait.

A côté de ce travail de manche ;-) j'ai jugé que le tronc ramené de la plage de Wissant, que j'estime être de tamaris (j'ai beaucoup de bonnes raisons, on verra à l'autopsie si aspect, écorce et habitat correspondent à la coupe transversale de celui qui est déjà tourné mais que le séchage a gâché.
Un petit coup d’œil donc du côté du cylindre préparé pour refaire un dé honorable en tamaris m'a conduit à lui chercher un anneau. J'ai ainsi farfouillé dans une boîte où se trouvaient quelques cylindres en bois exotiques qui sont en attente depuis les années nonante...
Si ces bois sont indigestes, il n'en va pas de même des cylindres martyrs. Il serait temps que je m'en occupe pendant qu'il reste de la matière à serrer.
L'ébauche choisie était notée : Karanda. J'ai d'abord finalisé le dé, je prendrai l'anneau dans le surplus.
ensuite confiant dans l'universalité de l'internet, j'ai cherché à en savoir plus.
Inconnu dans wooddatabase ! tout ce que ggl me trouve, c'est un jeu vidéo débile et des baies riches en fer qu'on trouve au flanc de l’Himalaya.
J'ai tout de même fini par avoir une piste : comme je m'en doutais un peu, le nom déjà fort variable de pays à pays et même de région à région quand ce n'est pas à l'intérieur d'une même région peut également être amputé, abrégé...
voir du côté du (ja)karanda, bois noir, veiné et pesant.
Et là, je trouve le Jacaranda chez Wood database. En fait c'est le Brazilian Rosewood, Bahia Rosewood, Jacaranda, Palissandre du Brésil - Dalbergia nigra pour mettre tout le monde d'accord.

Je recopie d'ailleurs sans vergogne la description de la coupe transversale que je trouve dans Wood database :
Diffuse-porous; medium to very large pores in no specific arrangement; solitary and radial multiples of 2-3; mineral deposits occasionally present; growth rings indistinct; rays not visible without lens; parenchyma banded (seemingly marginal), apotracheal parenchyma diffuse-in-aggregates, paratracheal parenchyma vasicentric, sometimes weakly aliform.

ma photo n'est pas de bonne qualité pour être absolument certain, mais... il y a de ça...
je crois qu'on est à peu près bon là ?



dimanche 22 octobre 2017

au fil des impressions

Jeudi, début d'un (tout) petit périple dans les Vosges.
L'élément déclencheur, c'est la tenue d'un marché aux tissus à Sainte-Marie-aux-Mines. Nous y étions déjà passés au printemps, mais en plus Sabine avait projeté une visite à une exposition qui se tenait à Mulhouse.
Las... l'expo vient de fermer ses portes alors nous avons changé le programme (et nous n'y avons rien perdu).

Mais commençons par le début :
Il n'y aura pas de photos de cette "foire" aux tissus, qu'on s'imagine seulement quelque chose comme Stof, stof en nog stoffen   mais en général moins coloré.
A la sortie de cette manifestation, un bureau de tourisme et patrimoine a accroché mon regard, on y présentait le patrimoine minier de Sainte-Marie. J'ai une vague idée et c'est l'occasion d'en connaître un peu plus, j'entre.
Assez longue conversation avec un responsable qui m'apprend beaucoup de choses, achat d'un livre (qui est déjà bien entamé) très intéressant sur le sujet et à la suite de Sabine je rejoins l'étage toujours dédié au patrimoine mais non exclusif des mines. Là, nous avons l'opportunité d'une encore plus longue conversation avec la responsable de l'information. Conversation tous azimuts avec découvertes à la clef...
Sainte-Marie outre son passé minier (argent, plomb etc...) a connu comme toute vallée vosgienne qui se respecte une grande activité textile, témoin, ce métier que nous n'avions même pas photographié tant nous étions captivés par la conversation. J'emprunte donc l'illustration qui suit au site propriétaire très intéressant
Cerise sur le gâteau, les inévitables recherches qu'a générées cette rencontre, me rappellent que la Grande Guerre a sévi aussi dans ces montagnes et précisément autour du col entre Sainte-Marie et Ban-de-Laveline où subsistent quantité d'ouvrages bétonnés. Qui dit bétonnés dit allemands... ce qui nous apprend que ici aussi les points importants des crêtes ont été perdues en août 14 par l'incapacité des officiers supérieurs français à bien commander les superbes soldats qu'ils avaient à disposition. Saint-Cyr formait le courage et le panache soit, mais en face on était pragmatique et efficace, et c'est le sang du paysan et de l'ouvrier de France qui a du équilibrer cette injuste balance.

Nous approfondirons, nous en reparlerons certainement, mais nous parlerons avant de ce qui a remplacé la visite de Mulhouse :
Une visite à l'écomusée de Wesserling dans le sud du massif des Vosges.
Pour aller de Ban-de-Laveline à Wesserling nous avions prévu la route parallèle à la route des crêtes mais qui saute d'une vallée l'autre. Par Fraize et Plainfaing nous avons continué de remonter la Meurthe qui devient  un gros ruisseau cascadant
Bientôt, la petite route prévue s'est trouvée barrée, du moins c'est ce qu'annonçait la signalisation.
Cela nous a obligé de faire un grand détour. Mais au fond cela nous a fait découvrir le pays.
Le trait rouge montre le trajet aller avec ripage vers Le Thilot qui nous a fait parcourir des vallées qui ont connu l'industrie textile, il n'y a pas un patelin qui n'ait possédé sa ou ses usines attestées par les bâtiments qui subsistent souvent.

L'occasion de passer aussi par le col de Bussang qui fait vraiment montagne, mais nous arrivons maintenant dans le lieu qui a motivé ce déplacement.
Le parc et l'écomusée de Wesserling valent le détour comme on se plait à le dire ailleurs.
Il s'agit d'un ensemble de bâtiments industriels, sauvegardés, restaurés, sans doute reconstruits et aménagés qui abritent des activités diverses : distribution, création, fabrication ...
et culture. C'est là que nous allons.
Nous y retrouvons encore le métier à tisser, mais celui ci est vraiment un ancêtre
et ce qui a sans doute été aussi important que le tissage dans ces lieux, l'impression
Mais suivons simplement les photos, elles parleront mieux que moi








Perplexe... et y a pas que ça...


et ce travail de kilt va nous conduire tout droit......

au centre de la terre ?
oui... parallèlement aux expositions de textile, se tenait une autre exposition de l'étrange. Une exposition dédiée à l'oeuvre de Jules Verne




belle exposition, inquiétante parfois...
Il est sans doute temps de s'élever au dessus de tout ça ?
mais point trop sans doute ?
impression ? nous parlions d'impression ?

dimanche 15 octobre 2017

le (b)ramma des vieux cerfs

et au cœur de la forêt des Ardennes en plus !

Bien que intéressé par le sujet, je ne cours pas les expositions et autres bourses d'échange.
A l'occasion, et assez rarement...
Vendredi, je m'étais rendu au club, une petite heure de route l'aller, dans des conditions de circulation souvent pénibles, je voulais voir où on en est avec le viaduc.
Une manifestation d'une association voisine ne nous a pas permis de sortir les modules, mais en discutant avec les comparses, force est de reconnaître qu'on n'a pas beaucoup avancé.
On va devoir en "mettre un coup"
A cette occasion, j'ai bien heureusement appris que se déroulait ce weekend à Sedan un salon de modélisme, le Ramma.
Sabine m'a un peu poussé et ce samedi 14 octobre, après un picnic sur un banc du parc de Sedan,
 nous nous sommes dirigés vers le hall d'exposition.
Nous avions localisé car on ne connaît pas ce coin, mais rapidement, Sabine a remarqué que cette reconnaissance préalable n'était pas nécessaire. Venant de tous les horizons, par petits groupes, ou isolés, le sac ou l'appareil photo en bandoulière, des "vieux" (Sabine dixit, mais elle en sait un bout...) convergeaient vers cette exposition. Il suffisait de suivre à la trace.

Mais, entrons dans le vif du sujet.Quelques photos spot, essentiellement de dioramas à vocation souvent humoristique :







le chemin de fer est toujours présent, mais parfois discret...


Et c'est fou tout ce qu'il faut remarquer. Tout qu'on devrait percevoir d'un premier coup d’œil et que pourtant on ne voit pas.
Dans ce cas, sur ce petit diaporama, (l'auteur parlera de réseau)
 qui en principe devait se raccrocher au papier... et qui par des adroits clins d’œil dérive totalement sur le métal. Je n'avais pas tout de suite vu le modèle de roue qui servait de socle et c'était écrit en toutes lettres...
 double intérêt pourtant : c'est une belle oeuvre de tourneur modeleur et c'est du chemin de fer... shame on me.


La latte porte aussi en toutes lettres sa provenance : c'est une latte de fondeur qui donne donc une mesure optimisée pour une certaine température...attention donc aux erreurs si on s'en sert sur matière stable !

Quant au dio... pardon, au réseau lui même, il est bâti sur une double industrie :
construction métalliques d'une part
sous l'emblème d'un cok en feuille de laiton, métal soit, mais plié dans un style kirigami et accompagné d'une cocote origami (on ne quitte donc pas le papier)
Pour la petite histoire, le nid du coq est rembourré des copeaux laiton dont on parlera plus loin, et ce nid est lui même grand luxe
on trouve un peu tout sur les trottoirs (si si) il suffit de savoir ramasser. A ce même sujet le châssis d'un wagon est lui tiré d'un support de boucle de ceinture sur lequel j'ai pu lire : Louis Vuiton, nous n'en avons malheureusement pas tiré la photo
Le bâtiment est construit sur carcasse de poutrelles supportées par des piliers en fonte, clin d'oeil à la fonderie voisine. Pour ces colonnes, l'auteur a passé beaucoup de solutions en revue avec pour mémoire la possibilité d'achat de sets de tournevis d'horloger. C'est vrai que les manches sont un cylindre cannelé, mais ils sont de tailles différentes... il a finalement fraisé ces éléments ce qui a produit le nid du coq (voir plus haut)
pour ce qui est des chapiteaux, après avoir pensé à des remontoirs de montre (il en a un stock) il s'est sagement contenté de perles en métal qu'on trouve dans les magasins d'accessoires de travaux manuels,
Un petit coup d’œil sur la fonderie voisine
La plaque qui unit ces deux bâtiments n'a plus qu'une chaîne, mais c'est justement en parlant chaînes que j'ai reçu le renseignement qui m'a permis la trouvaille dont je parle plus loin.

En bonus, cette visite m'a permis de trouver des choses qui pourront certainement m'être utiles pour mon petit essai personnel : une passerelle dont les éléments détournés de leur fin normale vont me permettre de simuler les escaliers qui permettent l'ascension de la cage du HF
en recoupant les marches je multiplierai par deux les éléments et j'aurai juste les petits escaliers métalliques qu'on trouve dans les structures industrielles.
J'y ai aussi trouvé une plaque laiton qui me permettra de confectionner le plancher des passerelles et surtout de la chaîne afin de finaliser les poches à laitier qui sont encore en attente... 
bon... y a du boulot.

Some photos of a visit to a hobby salon, the RAMMA in the city of Sedan.
The sounding of ramma beside the stag's roar (le brâme) and...
the fact that most of the attendees were "seniors", lead the title

Algunas fotos de una visita a un salón de pasatiempo, la RAMMA en la ciudad de Sedán.
El sonido de  ramma y el rugido del ciervo (le brâme) y ...
el hecho de que la mayoría de los asistentes fueran "personas mayores", encabezan el título